PARCE QU’À UN MOMENT CA SUFFIT

À ceux qui hésiteraient encore…

RAS LE BOL ! Ras le bol de cette campagne. Chaque matin c’est la même rengaine : un paysage orange, vert, rose, selon les saisons, qui agresse mes yeux qui se réveillent à peine. A gauche, les chevreuils finissent leur petit déjeuner dans les champs, à droite les ânes bourriquent. Jean-Michel l’écureuil va encore manquer de passer sous mes roues, tandis que 100 mètres plus loin Liliane la pintade va continuer son chemin en agitant fièrement sa plume dans le cul l’air de dire « eh oui, toujours en vie ! je n’suis pas comme ces cons de hérissons qui n’ont toujours pas compris qu’il faut traverser DE JOUR et sur les passages prévus à cet effet ».

Y’EN A MARRE de ces vaches, y’en a marre de ces chevaux, de ces oiseaux ! Quel sentiment d’oppression face à tant d’animosité, et cette façon qu’ils ont de faire leur vie sans me regarder. Ca devient gênant.

PLEIN LE CUL de ce TGV si calme que je suis obligée de prendre lorsque je ne suis pas en télétravail, 3 jours par semaine. Quel intérêt d’aller à Paris si c’est pour se taper un trajet assise, avec une thermos remplie de chaleur, un journal à lire (quand je ne m’endors pas), dans un environnement silencieux et éclairé par le soleil ? Un véritable calvaire.

JE N’EN PEUX PLUS de faire la cuisine TOUS les soirs, aux fourneaux pendant une heure, tout ça parce que les produits viennent du marché, qu’ils ont coûté 90 cts et que ça serait dommage de les perdre au profit d’un plat surgelé. Surtout qu’EVIDEMMENT la cuisine fait 30m2 et que le plan de travail est si grand qu’on se croirait dans Top Chef. Avec tout ça, je commence même à connaître les vertus des aliments et la saisonnalité des légumes. J’en ai presque honte.

C’EST FRANCHEMENT RELOU de voir sa vie rythmée par le passage des tracteurs, quand ce n’est pas par cette foutue radio constamment branchée sur France Inter ou Radio Classique. Réduite à devoir faire cohabiter nature et culture. Qui suis-je pour mériter ça ?

Et je ne vous parle pas des conditions dans lesquelles j’écris cet article : la vapeur d’un café presque brûlant me chatouille les poils du nez, les roses trémières affolées par le vent que j’aperçois à travers la baie vitrée étourdissent mon champ de vision, et j’entends à peine la Gnossienne d’Erik Satie à cause du feu de cheminée qui crépite en fond sonore. VRAIMENT C’EST INSUPPORTABLE.

Alors toi qui as la chance de prendre le métro tous les matins et vivre serré dans la ville, cesse donc de fantasmer sur l’exode urbain tant à la mode et protège-toi d’un sacrifice que tu regretteras sans doute.

CONSEIL D’AMIE.

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